Quel est le point commun entre l’EDbox et le champagne ?
L’année 2022 aura été excellente, à la fois en qualité et en quantité.
1 En qualité, deux innovations majeures voient le jour sur l’EDbox.
Remontée des données d’usage dans un objectif de statistiques
Cette fonctionnalité nous a été commandée par le SCAC de l’ambassade de France à Madagascar.
Comment ça marche ?
Rappelons que nous utilisons l’environnement Nextcloud, une sorte de Google Drive mais en logiciel libre, pour gérer des contenus. Nextcloud est installé sur l’EDbox pour mettre à disposition toutes sortes de contenus (PDF, vidéo, etc.). Il est également installé sur notre serveur sur internet que nous appelons EDcloud. Un mécanisme de synchronisation, basé sur les commandes linux “mount -dafvs” et “rsync” permet de mettre à jour une EDbox avec un répertoire sur l’EDcloud. Ainsi, on prépare une à mise à jour en contenus sur un répertoire en ligne de l’EDcloud, cette collecte de contenus pouvant faire appel à un grand nombre de contributeurs distants, puis on demande à toutes les EDbox concernées d’aller les télécharger par synchronisation. Cela nécessite évidemment de la connecter ponctuellement à Internet, ce qui peut se faire simplement via un smartphone configuré en point d’accès wifi.
Pour les statistiques c’est pareil mais dans l’autre sens. Chaque EDbox stocke les logs du serveur http Nginx directement au format CSV et les envoie régulièrement à l’EDcloud. La fréquence d’envoi est paramétrable. Par exemple, au bout d’une semaine après le dernier envoi de logs l’EDbox enverra de nouveau ses logs la prochaine fois qu’elle aura accès à internet. Il suffira alors de la connecter à internet. Cette opération est d’autant plus automatique que l’EDbox mémorise les points d’accès wifi avec lesquels elle a été connectée. Ainsi, un gestionnaire n’aura qu’à s’en approcher avec son smartphone en point d’accès wifi, les logs seront envoyés automatiquement dans les 5 minutes, le temps que le cron passe.
Un master unique et des cartes SD identiques pour les EDbox et EDphone.
Rappelons que l’EDbox tourne sur Raspberry PI, alors que l’EDphone dont le périmètre fonctionnel est strictement identique tourne sur un smartphone sur lequel nous avons installé un environnement linux Debian dans un chroot via l’application Linux Deploy.
Dans la nouvelle version, l’EDbox et l’EDphone ont le même master, c’est-à-dire exactement le même environnement en termes de logiciels et de contenus.
Mieux ! Si on produit une carte SD contenant ce master, par exemple avec l’utilitaire Win32diskImager, on peut la mettre indifféremment dans un Raspberry PI ou dans un smartphone.
C’est très pratique, car pour le même projet on peut utiliser soit des Raspberry PI soit des smartphones, soit un panachage des deux, selon les usages. L’EDphone sera particulièrement adapté pour équiper un enseignant qui pourra inviter ses élèves à y télécharger ses supports de cours sur son smartphone. Et si l’enseignant à toujours son EDphone sur lui la réciproque est vraie : l’EDphone a toujours avec lui un enseignant disponible pour un accompagnement. Globalement l’EDphone est adapté pour des usages mobiles, instantanés et accompagnés. L’EDbox reste pertinente pour équiper une salle même si un EDphone convient tout aussi bien.
Comment ça marche ?
La carte SD est à la base une carte SD pour Raspberry PI. Mais nous avons pris soin de migrer dans le même répertoire /edphone tout ce qui est spécifique aux services et aux contenus. Notamment …/html, les /data de Moodle et Nextcloud, les Zim de Kiwix , mais aussi les fichiers de configuration de Nginx, et aussi /var/lib/mysql.
Nous avons mis cette carte SD dans un smartphone où Linux Déploy y a créé des répertoires contenant deux environnement Debian 10 en s’appuyant sur Debootstrap qui aurait pu être utilisé manuellement. Un répertoire /debian32 pour téléphones fonctionnant sur processeurs ARM 32 et un répertoire /debian64 pour ceux tournant sur processeur AMR 64. Ces deux environnements Debian pointent sur le même répertoire applicatif /edphone que l’environnement Raspberry vu précédemment. Nous avons également forcé les uid et gid de mysql à prendre les mêmes valeurs que sur Raspberry PI afin d’éviter tout problème de droits d’accès.
Si nous mettons la carte SD dans un Raspberry PI celui-ci boot directement sur le système installé dans la racine /, et s’appuie sur l’environnement applicatif présent sur /edphone.
Si nous mettons la carte SD dans un smartphone, Linux Deploy monte selon les cas le système Debian présent sur /debian32 ou /debian64, lesquels s’appuient sur le même environnement applicatif /edphone que le système du Raspberry PI. Le fonctionnement du smartphone est alors strictement identique à celui du Raspberry PI.
On obtient en final exactement les mêmes services sur EDbox et EDphone.
Nous avons par ailleurs constaté que les performances sont du même ordre sur EDbox et EDPhone, ce qui s’explique par le fait que les caractéristiques techniques des cartes mères, processeurs, RAM et stockages sur SD sont similaires.
Puisque les EDbox et EDphone s’appuient sur les mêmes masters, stockés sur les mêmes cartes SD, et fournissent ainsi les mêmes services, nous leur avons donné un nom unique l’EDbox II.
2 En quantité, 155 unités d’EDbox II déployées à Madagascar
Cette nouvelle version d’EDbox est en cours de déploiement à Madagascar.
140 EDbox II sur Raspberry PI 4 4GO équiperont des lycées et centre de formation d’enseignants dans le cadre d’un projet financé et géré par le SCAC (ambassade de France) en collaboration avec la DSI du ministère de l’éducation qui a été formée à cette technologie.
15 EDbox II sur smartphones reconditionnés équiperont deux lycées pilotes de l’ile, en partenariat avec l’ONG Accesmad, sous l’apellation EducPhonr, avec un usage cible analogue à celui d’une bibliothèque scolaire : les enseignants pourront les emprunter pour une durée pouvant aller de quelques heures pour une utilisation dans l’établissement à quelques semaines pour une utilisation chez eux.
Pour la suite, nous allons contacter les grandes entreprises et organismes publics qui équipent leurs collaborateurs de smartphones, et leur demander de donner les smartphones de la génération précédentes suite à un renouvellement de parc. Une entreprise de 30 000 collaborateurs qui offrirait 10 000 smartphones usagés permettrait d’équiper 10 000 établissements scolaires africains avec un mini serveur éducatif sur lequel les enseignants, parents et élèves qui disposent d’un smartphone pourraient venir consulter et télécharger des contenus pédagogiques. Et là, Champagne !